#1 2008-10-12 10:55:01

madeba
Administrateur

Re : Agriculture bio et bocage : miracle à l'Inra

Un petit article du Canard enchaîné (13 Août 2008) mentionne un changement de cap à l'Inra (Institut national de la recherche agronomique), qui semble avoir une révélation sur les bienfaits de l'agriculture  biologique et certaines pratiques agricoles (Bocage) :

[size=110:1j0wl2m9]"Le passage d'un mode de production conventionnel à un mode de production biologique a un effet souvent globalement positif sur la biodiversité".
Voilà qui sonne comme une évidence pour tous les adeptes du bio. Sauf que la dite phrase est extraite d'un rapport de li'Inra. Vous savez, l'Institut national de la recherche agronomique, ce temple du rendement à tout crin, où pendant cinquante ans on n'a eu qu'une obsession : faie produire aux paysans toujours plus à coups de pesticides d'engrais chimiques et d'abattage systématique des talus et des haies pour laisser la voie libre aux gros tracteurs. Eh bien, miracle. L'Inra vient d'être touché par lka grâce du bio. Son rapport intitulé "Agriculture et biodiversité ", pondu cet été à la demande de nos ministres et de l'Agriculture et de  l'Écologie, passe en revue tous les bienfaits de la culture bio. Non seulement, comme nous le rappelle l'Inra c'est un coup de pouce à la fameuse biodiversité mise en avant par le grenelle de l'environnement, mais produire bio peut s'avérer bénéfique pour le porte-monaie de l'agriculteur. 
Et la vingtaine de chercheurs d'expliquer que lorsque l'on arête d'asperger à tout va de pesticides, les insetes pollinisateurs et les tueurs de ravageurs reviennent travailler au champ, ce qui compense la perte de rendement. D'autant que le paysan se ruine moins en achat de cochonneries  chimiques.
Porté par un enthousiasme de converti, l'Inra appelle carrément à réduire le nombre de poulet, cochons, vaches dans les zones d'élevage intensif. Pour les grandes plaines céréalières comme la Beauce, où l'on flirte avec les 75 quintaux de l'hectare, la consigne désormais est de lever le pied sur les rendements, et de replanter haies, bosquets... Les ingénieurs de l'Inra en sont même à regretter que l'agriculture biologique "peine à se développer en France". Tout ça, à cause entre autres, des "politiques publiques insuffisament incitatives et rémunératrices" comparées "aux soutiens et revenus que peut espérer une exploitation conduite de façon conventionnelle"
Et l'on croit rêver quand il est question d'un "effort de recherche trop faible en agriculture bio". Pourvu que cette conversion ne soit pas biodégradable!


La nouvelle est plutôt bonne, et le ton sarcastique de l'article semble justifié. Il faut toutefois se rappeler que les organismes de recherche peuvent avoir une inertie liée à  plusieurs facteurs comme les modes dans les thématiques et le fait qu'une preuve scientifique coûte plus cher en investissement  "qu'une évidence pour tous les adeptes du bio".
Il va falloir maintenant aller reconvertir les agriculteurs qui ont connu le remembrement avec l'arrachage massif des haies et l'inondation de pesticides sur leurs cultures. Bon courage pour aller expliquer le retournement de veste!
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