Les terrils verdissent...

Difficile de raconter l'Histoire de la région sans parler du petit bout de territoire façonné par les mines, aux pieds des collines. S'il concentre une forte population, l'ancien bassin minier n'occupe qu'une petite surface dans le Nord de la France, mais continue de forger une certaine image de la région. Hors de la région, il est frappant d'entendre parler du Nord/Pas de Calais. Les "noirs corons" et les "tristes terrils" semblent occuper toute la région, de Boulogne à Lille! S'il n'est pas question de nier ici les difficultés rencontrées (emploi, urbanisation excessive, qualité des eaux souterraines du bassin minier, poids des 2 guerres, zones dégradées subsistant par endroit), la vérité n'est pas dans les extrêmes : le décor dans l'ancien bassin minier a changé. À commencer par les symboles de ce petit bout de territoire : les terrils.

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Des sites préservés de l'urbanisation

Les terrils sont le resultat du travail des hommes sur de longues années. Longtemps symboles de l'image grise de la région, ils interessaient peu de monde , hormis la filiale des charbonnages de France chargée de les exploiter. Ils sont aujourd'hui considérés comme des lieux exceptionnels à plus d'un titre. - Les vipérines, blanches ou bleues sont des plantes pionnères des terres remuées. Elles sont très mélifères et donc souvent visitées par les insectes... Ici, en pleine phase d'atterrissage :) - La faune et la flore qui s'y développent profitent des caractères uniques de ces milieux : composition physique et chimique, topographie, température... On y trouve ainsi des espèces rares au niveau régional et/ou national, ou encore au sein d'une même espèce, de variété nouvelles adaptées à cet environnement⁽¹⁾. Dans l'ancien bassin minier, les zones d'affaissement ont par endroit créé des mares, propices à la diversité biologique (par exemple, la mare à Goriaux : étang de 90 Ha) .

- Pentes fortes, sols pauvres, températures élevées. -
Chauffés par le soleil, les noirs dépôts de schiste, préservés des pesticides et des herbicides divers, sont parsemés de plus de 200 espèces de plantes, dont certaines rares, et habités par une faune parfois atypiques pour la région (plantes des zones désertiques, espèces thermophiles). Le relief constitué par ces masses imposantes, souvent en zone de plaine, constituent des points de repères pour les oiseaux migrateurs tels les bondrées apivores ou les martinets noirs⁽²⁾. Outre ces caractéristiques propres aux terrils même, ils constituent aussi des zones vertes plantées de façon insolites dans les espaces urbanisés ou les monocultures et font ainsi partie de la "trame verte", en servant de zone refuge pour les animaux.

- Le sedum âcre, plante de rocailles, se plaît sur les pentes fortes et sèches des terrils-

Des milieux aujourd'hui classés en zone d'intérêt

De nombreux terrils bénificient aujourd'hui d'un classement⁽³⁾ en zone d'interêt faunistique et floristique (ZNIEFF). Courant 2004, l'Etat s'est de plus porté acquéreur de 1700 hectares de ... terrils! Après la valorisation de sites désormais bien connus (Loisinord, Parc nature de Wingles...), la reconversion poursuit son chemin. En se portant acquéreur, l'Etat oriente cette fois la gestion vers la mise en valeur des sites du point de vue tourisme et nature : faune, flore, découverte...

- Au sein des agglomérations ou des champs ouverts, épargnés des pesticides et de la pollution, les terrils sont devenus des zones de refuges pour la faune -

Mi-2004, la région a d'ailleurs lancé une campagne de publicité sur le thème de la "nature préservée" dans la région, illustrée par un ... terril.
Un curieux renversement de situation, pour des sites considérés il y a encore peu de temps comme des zones stériles...

- Deux exemples de reconversion : la piste de ski de Noeux-les-Mines, vue depuis le terril du stade, lui même classé en ZNIEFF. -

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